jeudi 23 février 2017

TOUCH / DON'T TOUCH par Bruce Conner (1964)


 TOUCH / DON'T TOUCH par Bruce Conner (1964)





"I am an artist, an anti-artist, no shrinking ego, modest, a feminist, a profound misogynist, a romantic, a realist, a surrealist, a funk artist, conceptual artist, minimalist, postmodernist, beatnik, hippie, punk, subtle, confrontational, believable, paranoiac, courteous, difficult, forthright, impossible to work with, accessible, obscure, precise, calm, contrary, elusive, spiritual, profane, a Renaissance man of contemporary art, and one the most important artists in the world. My work is described as beautiful, horrible, hogwash, genius, maundering, precise, quaint, avant-garde, historical, hackneyed, masterful, trivial, intense, mystical, virtuosic, bewildering, absorbing, concise, absurd, amusing, innovative, nostalgic, contemporary, iconoclastic, sophisticated, trash, masterpieces, etc. It’s all true."
Bruce Conner dans une lettre à Paula Kirkeby d'après les qualificatifs que lui ont donné les médias.



Bruce Conner (1933-2008) était un artiste américain aux multiples facettes qui a travaillé divers médiums (photographie, film, peinture, assemblages...) et qui a notamment traité les thématiques de la lumière et de l'obscurité. Cette thématique se retrouve dans de nombreux travaux, dans lesquels ont retrouve beaucoup de noirceur ce qui rendent certaines de ces œuvres terrifiantes, relevant presque du cauchemar, comme son oeuvre "Couch" de 1964 ou encore "Bombhead" de 2002.



BOMBHEAD - Bruce Conner (2002)
COUCH - Bruce Conner (1964)


C'est lors d'une exposition temporaire au MoMA de New-York précédent la plus grande rétrospective de l'artiste au SFMoMA, en août 2016 que j'ai pu découvrir le travail de Bruce Conner. Au milieu de ses assemblages macabres et tous plus troublants les uns que les autres, son oeuvre "TOUCH, DON'T TOUCH" plus lumineuse m'a interpellée.

Bruce Conner a crée cette oeuvre au cours d'une période de sa vie où il cherchait a exploré un autre langage artistique que la sculpture par le collage qu'il utilisait déjà beaucoup. C'est pourquoi il s'est tourné vers l'art conceptuel.
"TOUCH/DON'T TOUCH" est né d'une visite de Bruce Conner au Musée d'Art Moderne de San Francisco (aujourd'hui SFMoMA), lorsqu'il se retrouve face à l'une de ses œuvres "DARK BROWN", seule oeuvre du musée à coté de laquelle la était apposée la mention "Ne pas toucher", ce qui a énervé puis inspiré l'artiste. Bruce Conner acceptait le fait que son oeuvre ne soit pas conservée éternellement, qu'elle puisse être détériorée, touchée...



DARK BROWN - Bruce Conner (1959)


C'est alors que Bruce Conner s'est mis à réaliser  "TOUCH/DON'T TOUCH", une oeuvre composée de treize cadres noirs fins exposés sur trois murs blancs. Incompréhensible, ces tableaux vous obligent à vous approcher pour mieux les comprendre. Douze d'entre eux se font face sur deux murs, six par six, sur lesquels ont peut lire en petit "DON'T TOUCH" écrit de manière dactylographiée en noir sur un fond blanc cassé. L'oeuvre est encore plus incompréhensible, comme si elle nous interdisait de toucher aux œuvres, comme si elle faisait partie de la signalétique du musée et qu'elle n'était pas véritablement une oeuvre. Déstabilisante, elle le devient lorsque l'on s'approche du dernier cadre, isolé sur le troisième mur, sur lequel on peut lire "TOUCH". 




C'est hésitant que je me suis approché de ce cadre en me demandant si je devais le toucher. C'est alors que le vigile du musée présent à coté de l'oeuvre a interdit à un visiteur de toucher le cadre. C'est là que l'oeuvre prend tout sont sens. Qui détient le pouvoir sur cette oeuvre? A qui devons nous obéir? Devons-nous écouter l'artiste et toucher son oeuvre ou écouter l'autorité du musée et ne pas l'abîmer?

A l'origine ce dernier tableau était mis sous verre, ce qui empêchait le public de le toucher. L'intention de l'artiste qui était de faire interagir le public avec son oeuvre était encore plus forte. Alors toucher l'oeuvre ou ne pas la toucher?


Brandon G le 19/02/2017



Site de l'exposition au MoMA:
https://www.moma.org/calendar/exhibitions/1614

Sources:
https://www.moma.org/m/tours/55/tour_stops/687?locale=en
https://www.moma.org/m/tours/55/tour_stops?locale=en
https://www.sfmoma.org/read/its-all-true/
http://www.universalis.fr/encyclopedie/bruce-conner/
https://www.artsy.net/artist/bruce-conner
http://www.nybooks.com/daily/2016/07/15/creepy-world-of-bruce-conner/
http://www.artnet.com/artists/bruce-conner/
https://books.google.fr/books?id=Wz0lDQAAQBAJ&pg=PA90&lpg=PA90&dq=bruce+conner+touch+do+not+touch&source=bl&ots=74UOpfaNyt&sig=XwUuXaa8WpDGBUl_FvY9oiJFcLE&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiI-4bPh4HSAhXIshQKHQ4HAeIQ6AEIVDAM#v=onepage&q=bruce%20conner%20touch%20do%20not%20touch&f=false

Crédits Photographiques:
TOUCH/DON'T TOUCH - Bruce Conner (1964):
https://www.moma.org/calendar/exhibitions/1614/installation_images/66?locale=fr
http://www.moma.org/momaorg/production/loan_art_objects/image/257/zoom_1467755563_DO%20NOT%20TOUCH.jpg
DARK BROWN - Bruce Conner (1959)
https://s3-us-west-2.amazonaws.com/sfmomamedia/media/t/collection_images/cui6MC2a7xGE.jpg
BOMBHEAD - Bruce Conner (2002)
https://www.moma.org/collection/works/178037?locale=en
COUCH - Bruce Conner (1964)
http://www.nybooks.com/wp-content/uploads/2016/07/bruce-conner-couch.jpg

HALO par Victor Vasarely (1984)

 HALO par Victor Vasarely (1984)

 

"Halo" est une huile sur toile (62x62cm) peinte en 1984 par Victor Vasarely et aujourd'hui exposée à la Leon Tovar Gallery de New-York.

Victor Vasarely (1906-1997) est un artiste peintre né Hongrois, naturalisé Français.
D'abord graphiste, il va peu à peu définir son propre style et devenir fondateur de l'art Optique ou encore Op'art ou art cinétique.
Son oeuvre se caractérise par l'utilisation de formes simples, de lignes, de motifs et de couleurs considérés comme une seule entité afin de concevoir des illusions d'optique. 



PLANETARY FOLKLORE PARTICIPATIONS No.1 (1969)


Vasarely concentre également son travail à la recherche d'un langage artistique universel accessible et compréhensible par tous: "The art of tomorrow will be a collective treasure or it will not be art at all".
Inspiré par le Muhely (branche hongroise du Bauhaus), par la théorie des couleurs de Joseph Albers et par le constructivisme de Kandinsky, le travail de Vasarely sera une construction vers l'Op'art.
Ses "Zebra" seront les premières œuvres considérées comme faisant partie du mouvement de l'art optique et ouvriront la voie à la série Vega (1968-1984) qui constituera l'achèvement de son travail.


ZEBRA par Victor Vasarely (1937)


L'art optique, dont Vasarely est le fondateur est un courant artistique visant à troubler voire tromper le regard du sectateurs en utilisant le mouvement de l'oeuvre ou du spectateur. Ce courant va prendre toute sa notoriété avec l'exposition "The responsive Eye" du MoMA de New-York en 1965, exposition qui regroupe plus de 120 oeuvres de 99 artistes, américains et européens dont Victor Vasarely, Joseph Albers, Bridget Riley, Jesus Soto, François Morellet, Julio Le Parc et les collectifs d'artistes Gruppo T, Equipo 57, Groupe zéro...
Pour le commissaire de l'exposition William C.Seitz: "Ces œuvres existent moins comme objets à examiner que comme des générateurs de réponses perceptuelles dans l’œil et l'esprit du spectateur". Et c'est là que le langage universel rechercher par Vasarely prend toute son importance.

"Halo" s'inscrit parfaitement dans ce courant qu'est l'Op'art et dans la série "Vega" de Vasarely. En effet, il utilise la répétition de formes géométriques simples et une palette colorée restreinte pour créer une abstraction complexe, une anamorphose créant l'illusion d'optique.


VEGA 200 par Victor Vasarely (1984)


En utilisant parfaitement les contrastes colorés simultanés et de complémentaires, Vasarely présente avec "Halo" deux sphères noires et deux sphères blanches organisées en carré sur fond gris, mises en avant par un maillage de lignes rouges guidant le regards.

Vasarely donne ainsi une illusion de profondeur spatiale en créant des sphères sur une toile plane, difficilement explicable mais facilement compréhensible par tous.


Brandon G le 02/02/2017



Site de Victor Vasarely:
http://www.vasarely.com/site/site.htm

Sources:
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-cinetique/ENS-cinetique.html
http://www.grandpalais.fr/fr/article/responsive-eye-lexposition-historique-du-moma
http://www.registre-des-arts.com/peinture/op-art/index.shtml
https://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Vasarely
http://www.artnet.fr/artistes/victor-vasarely/
http://www.artnet.fr/artistes/victor-vasarely/biographie
http://www.artnet.fr/artistes/victor-vasarely/halo-a-q1L_0-WN3wsgRnAhc1kgtA2
https://www.artsy.net/artwork/victor-vasarely-halo
http://www.journaldunet.com/economie/reportage/renault/logo-1972.shtml

Crédits Photographiques:
HALO par Victor Vasarely (1968):
http://www.artnet.com/WebServices/images/ll00272lld3j9GFgBYeR3CfDrCWvaHBOc4OUE/victor-vasarely-halo.jpg
VEGA 200 par Victor Vasarely (1984):
http://www.humano.com/assets/BlogPost/2919/Victor-Vasarely_defaultbody.jpg
PLANETARY FOLKLORE PARTICIPATIONS No.1 (1969)
https://www.masterworksfineart.com/wp-content/uploads/2015/10/vasarely2517.jpg
ZEBRA par Victor Vasarely (1937)
https://uploads5.wikiart.org/images/victor-vasarely/zebra-1937.jpg
Portrait de Félice Varini:
https://static1.squarespace.com/static/53027949e4b06573bf2c8e3c/53739b1de4b0d45559628d05/53739bb3e4b0510c9a821e02/1400085429219/victor-vasarely-7.jpg

CARRE AU SOL AUX QUATRE ELLIPSES BLEUES No.1 par Varini (1992)


 CARRE AU SOL AUX QUATRE ELLIPSES BLEUES No.1 par Varini (1992)

 




"Carré au sol aux quatre ellipses, bleu n°1" est une oeuvre pérenne exposée au Château d'Oiron (Deux-Sèvres) réalisée en 1992 par Félice Varini.

Varini est né en 1952 en Suisse et voyage aujourd'hui en Europe pour poursuivre son oeuvre. L'oeuvre de Varini se caractérise par un jeu entre des formes géométriques (rectangles, ellipses, cercles...) aux couleurs primaires et l'espace architectural. Depuis 1979 et encore aujourd'hui Varini créé plusieurs œuvres in Situ par an. Son travail est en constante évolution et varie en fonction des espaces qu'il découvre aléatoirement au cours de ses voyages. Si ses œuvres s'installent dans des lieux qu'il choisi arbitrairement au gré de ses périples, ses œuvres s'établissent dans des endroits où l'architecture est anguleuse, dans des lieux de passage et à hauteur des yeux. Mais si le point de vue dans lequel l'oeuvre prend tout son sens est importante, pour Varini, son travail prends son intérêt dans l'infinité des points de vue possibles qui déclinent les lignes et les formes de ses installations.

Parmi les voyages où il a exposé ses œuvres, Varini est passé par le Château d'Oiron. Ce château appartenant à l'Etat a été érigé aux XVI et XVII siècles et est classé monument historique depuis 1923. Et ce n'est pas un hasard si Varini y a installé une de ces œuvres. En effet, le château à l'histoire riche est intimement lié à l'art suite à une volonté du Ministère de la Culture et de la Communication. C'est en mémoire d'un ancien propriétaire du château proche de la cours du roi Claude Gouffier, aussi collectionneur d'art que s'est installée la collection d'art contemporain "Curios et mirabilla" (curiosités et merveille). Cette collection permet un dialogue entre le patrimoine historique et artistique et l'art contemporain et regroupe de nombreux artistes internationaux tels que Daniel Spoerri avec "Corps en morceaux", Sol Lewitt avec "Wall Drawing #752", Christian Boltanski avec "Les écoliers d'Oiron" ou encore Raoul Marek avec "La salle à manger".



CORPS EN MORCEAUX par Daniel Spoerri (1993)


WALL DRAWING #752 par Sol Lewitt (1994)

LES ECOLIERS D'OIRON par Christian Boltanski (1993)


LA SALLE A MANGER par Raoul Marek (1993)


Avec "Carré au sol aux quatre ellipses, bleu n°1" Varini est fidèle à ses habitude. En effet, il installe dans "le couloir des illusions", un lieux de passage obligatoire dans la visite du château, des lignes bleues peintes à l'acrylique sur les murs, les plafonds et les fenêtres du château en suivant son architecture.




Cette oeuvre serait incompréhensible sans la présence du miroir carré posé sur le sol, qui, depuis les escaliers au bout du couloir vient réunir ses lignes aléatoires pour finalement former un cercle bleu parfait. Le miroir donne du sens à l'oeuvre. Mais si le miroir reflète souvent la réalité, il vient ici la modifier complètement et nous amène à nous poser cette question: vois-je la réalité ou est-ce seulement une illusion?


Brandon G. le 29/01/2017




Site de Félice Varini:
http://www.varini.org/

Sources:
https://www.oiron.fr/collection-art-contemporain.html
https://www.oiron.fr/assets/cp_ch%C3%A2teauoiron2013.pdf
https://www.oiron.fr/assets/cp_oiron.pdf
https://lavillette.com/evenement/felice-varini/
http://publicartmuseum.net/wiki/Carr%C3%A9_au_sol_aux_quatre_ellipses_(Felice_Varini)
http://academie-de-touraine.com/Tome_23_files/194_273-277.pdf
https://books.google.fr/books?id=doozYKz8BDcC&pg=PA249&lpg=PA249&dq=Miroir+%C3%A0+180%C2%B0+avec+anneau+orange+autour+du+sol+(2002)+par+Varini&source=bl&ots=E_pWKTlwqm&sig=bQpL49dsWdtN7dNZlrRMjFBnZgU&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj_mbv10rrRAhWLvhQKHe0aCR0Q6AEIHDAA#v=onepage&q=Miroir%20%C3%A0%20180%C2%B0%20avec%20anneau%20orange%20autour%20du%20sol%20(2002)%20par%20Varini&f=false

Crédits Photographiques:
CARRE AU SOL AUX QUATRE ELLIPSES BLEUES No.1 par Varini (1992)
Felice Varini (© Adagp, Paris) / photographe : André Morin
Felice Varini (© Adagp, Paris) / photographe : Annie Molinet
Portrait de Félice Varini:
https://i.ytimg.com/vi/-DjKShvvrjQ/maxresdefault.jpg
LES ECOLIERS D'OIRON par Christian Boltanski (1993)
https://medias.monuments-nationaux.fr/var/cmn_inter/storage/images/mediatheque/mediatheque-commune/images/chateau-d-oiron-vestibule-les-ecoliers-d-oiron_christian-boltanski-adagp_laurent-lecat-cmn_2015_626/2795886-1-fre-FR/Chateau-d-Oiron-vestibule-Les-Ecoliers-d-Oiron_Christian-Boltanski-ADAGP_Laurent-Lecat-CMN_2015_626.jpg
WALL DRAWING #752 par Sol Lewitt (1994)
https://medias.monuments-nationaux.fr/var/cmn_inter/storage/images/mediatheque/mediatheque-commune/images/chateau-d-oiron-wall-drawing-752_philippe-berthe-cmn-sol-lewitt-adagp-2005_626/2796148-1-fre-FR/Chateau-d-Oiron-Wall-drawing-752_Philippe-Berthe-CMN-Sol-LeWitt-ADAGP-2005_626.jpg
CORPS EN MORCEAUX par Daniel Spoerri (1993)
https://medias.monuments-nationaux.fr/var/cmn_inter/storage/images/mediatheque/mediatheque-commune/images/chateau-d-oiron-grande-salle-du-roi-ou-salle-d-armes_daniel-spoerri-adagp_philippe-berthe-cmn-2005_626/2796094-1-fre-FR/Chateau-d-Oiron-grande-salle-du-Roi-ou-salle-d-armes_Daniel-Spoerri-ADAGP_Philippe-Berthe-CMN-2005_626.jpg
LA SALLE A MANGER par Raoul Marek (1993)
https://medias.monuments-nationaux.fr/var/cmn_inter/storage/images/mediatheque/mediatheque-commune/images/la-salle-a-manger-oeuvre-ocmposee-de-466-elements-presentant-le-profil-d-habitants-de-oiron-sur-des-assiettes-voir-suite-_laurent-lecat-cmn-raoul-marek-adagp_2015-626/2795950-1-fre-FR/La-salle-a-manger-Oeuvre-ocmposee-de-466-elements-presentant-le-profil-d-habitants-de-Oiron-sur-des-assiettes-voir-suite-_Laurent-Lecat-CMN-Raou.jpg


SOLID C2 par Patrick Jouin (2004)

SOLID C2 par Patrick Jouin (2004)




Quand le design, l’art et la technologie se rencontrent, Patrick Jouin créé Solid C2.
Né à Nantes en 1967 et diplômé de l’ENSCI en 1992, Patrick Jouin est devenu une figure majeure du design contemporain français comme international. Designer complet, il touche aux différents domaines du design, avec notamment les deux sociétés dont il est à l’origine : Patrick Jouin iD pour le design industriel et Jouin Manku pour le design d'espace.

En 2004, Patrick Jouin design la série de mobilier « Solid », dont font partie les chaises « Solid C1 », « Solid C2 » ainsi que le tabouret S et la table T1. Plus que de simples meubles, cette série, fruit des expérimentations de Patrick Jouin et de son coopérateur Materialise, est une innovation. En effet, ce sont les premières pièces de mobilier réalisées en impression 3D selon le procédé de la stéréolithographie (technique utilisant un laser faisant durcir de la résine époxy par strate). Si ce process était, et est toujours utilisé essentiellement pour la réalisation de maquettes et de prototypes, Partick Jouin l'utilise comme un véritable process industriel, ce qui lui permet de donner à sa chaise une forme qui serait inconcevable avec les procédés traditionnels. Ainsi, « Solid C2 » semble être un entremêlement de rubans de différentes tailles tels des brins d’herbe balayés par le vent. Qu’elle soit noire, rouge, grise ou jaune, « Solid C2 » est une assise intrigante, tant par sa forme que par son procédé de fabrication.



SOLID C1 par Patrick Jouin (2004)


SOLID T1 par Patrick Jouin (2004)


Mais plus qu’une innovation, « Solid C2 » est une véritable œuvre d’art. Avec seulement trente exemplaires numérotés édités par MGX by Materialise, « Solid C2 » devient un objet de convoitise. Lors d’une vente aux enchères, la chaise numéro 4 s’est vendue 18 750$. Considéré comme une œuvre d’art, « Solid C2 » a également été exposée dans plusieurs grands musées partout dans le monde : au Stedelijk Museum à Amsterdam, au Moma à NYC ou encore au Centre Pompidou à Paris.

« Solid C2 » est donc une chaise, mais pas seulement. C’est une innovation technologique, mais pas seulement. C’est une véritable œuvre d’art.



Brandon G. le 20/12/2016





Site de Patrick Jouin:

http://www.patrickjouin.com/

Sources:
http://www.patrickjouin.com/fr/projets/patrick-jouin-id/1263-solid.html
https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/cRR8gA7/r8ExKqb
https://www.moma.org/collection/works/102955?locale=en
http://www.mgxbymaterialise.com/
https://www.dezeen.com/2013/08/02/stedelijk-museum-acquires-first-3d-printed-chair-solid-c2/
https://www.phillips.com/detail/PATRICK-JOUIN/NY050412/87
http://frenchart.umsl.edu/home/french/le-vingt-et-unieme/patrick-jouin-chaise-solide-c2-2004-3/
https://vimeo.com/9001658
https://www.youtube.com/watch?v=1tPUsDdYc7A

Crédits photographies:
SOLID C2 par Patrick Jouin (2004), Thomas Duval
Portrait de Patrick Jouin:
https://reps01.s3.amazonaws.com/product_designer_detail/catalogue/772cbdb0f4b9f1299ee4bc7602476ad9b0e7cc45.jpeg

DID I MISS SOMENTHING? par Jeppe Hein (2007)

DID I MISS SOMENTHING? par Jeppe Hein (2007)




Et si en vous asseyant sur un banc auprès d’un lac, une fontaine d’eau surgissait comme par enchantement  pour transformer votre petit moment de détente en un instant magique ?
C’est ce qu’a réalisé l’artiste danois Jeppe Hein avec son œuvre « Did I miss something ? – Ai-je raté quelque chose ? ». D’abord exposée dans une première version à Francfort en Allemagne en 2001, puis à Couëron en 2007 à l’occasion de l’exposition « Estuaire » organisée par le Lieu Unique, « Did I miss something ? » se retrouve aujourd’hui au milieu d’un bassin aquatique dans le jardin public du château de Pé à Saint Jean de Boisseau près de Nantes.

Un simple banc de bois et de métal, un peu de fontainerie, un jet d’eau vertical colossal de 20m, et un public comme catalyseur de l’œuvre, telle est la surprenante installation de Jeppe Hein. Sans son spectateur l’œuvre n’existe pas. En effet, le jet n’apparait à la surface du plan d’eau que si son spectateur s’assoit sur le banc. Il se créé alors une relation inédite et quasi-intime entre l’œuvre et son observateur, une expérience unique et renouvelable mais jamais semblable.

Ce petit banc devant ce bassin dans un cadre idyllique a tout pour plaire à Roméo et Juliette. Mais ce n’est pas tout, en vous asseyant sur ce banc, vous changez le paysage, vous devenez acteur de l’œuvre, et si vous partez, alors ce jet d’eau disparait… Vous vous rendez alors compte de votre impact sur l’environnement. Enfin, c’est pour l’artiste un jeu (https://vimeo.com/36963075), puisque ce grand jet d’eau lui inspire des pensées phalliques.

« Did I miss something ? » c’est tout ça à la fois : une oeuvre poétique, engagée mais aussi amusante.



Autres travaux de Jeppe Hein:


  CAGE AND MIRROR par Jeppe Hein (2011)



MIRROR LABYRINTH NY par Jeppe Hein (2015)



PLEASE DO NOT TOUCH par Jeppe Hein (2009)



Brandon G. le 20/12/2017




Site de Jeppe Hein:

http://www.jeppehein.net/

Sources:
http://www.jeppehein.net/pages/project_id.php?path=publics&id=162
http://www.nantes-tourisme.com/fr/art-contemporain/did-i-miss-something-ai-je-rate-quelque-chose
http://www.estuaire.info/fr/oeuvre/did-i-miss-something-jeppe-hein/
http://www.estuaire.info/fr/jeppe-hein/
http://phareouest.fond-ecran-image.com/blog-photo/2015/03/29/ai-je-rate-quelque-chose/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Did_I_miss_something%3F
https://vimeo.com/36963075

Crédits Photographiques : 
Jeppe Hein « Did I miss something ? » S. Bellanger
CAGE AND MIRROR par Jeppe Hein (2011)
http://www.jeppehein.net/pages/project_id.php?path=works&id=86
MIRROR LABYRINTH NY par Jeppe Hein (2015)
http://www.jeppehein.net/pages/project_id.php?path=works&id=234
PLEASE DO NOT TOUCH par Jeppe Hein (2009)
http://www.jeppehein.net/pages/project_id.php?path=works&id=105
Portrait de Jeppe Hein:
http://www.arterritory.com/images/main/Jeppe_jh.jpg

LA TELE DE MES FESSES par Loriot-Mélia (2004)

LA TELE DE MES FESSES par Loriot-Mélia (2004)




"Nous avons une production commune depuis 1992. Un soir, une nuit, le hasard a voulu que l´on repère -ensemble- sur le mur, une très extraordinaire tache de lumière. Subjugués par le mystère de cette tache, nous sommes restés un long moment à la décrypter. L´énigme fut résolue lorsque l´on vit le chat s´étirer: il s´était endormi en cachant une partie du miroir posé sur le lit encombré d´objets divers. Le chat sauta, l´image disparut, le miracle était fini!" 
François Loriot et Chantal Mélia (ESPACE Sculpture No. 46).

La collaboration de François Loriot et Chantal Mélia leur est venue comme d'un flash et depuis, leur fascination pour la lumière se retrouve dans leurs œuvres riches et variées comme dans "En tout éclat de chose" (1993), "Solœil" en (1996), "Chorus" (1998), "A main levée" (2002), "S'envoyer au diable" (2005) ou encore dans "La télé de mes fesses" (2004) qui sont toutes des pièces détournant la lumière, de manière poétique, humoristique ou critique.

Dans "la télé de mes fesses", on retrouve une télévision emboîtée dans une chaise renversée dont l'assise est ajourée de multiples petits trous formant une étoile inscrite dans un cercle. Vous mettre des étoiles pleins les yeux et nous faire oublier la réalité? C'est peut-être ce que la télévision tente de faire. Mais cette oeuvre de Loriot et Mélia filtre toute cette merde médiatique et rend l'information abstraite.
La lumière, issue de la télévision transperce alors l'assise de la chaise, et danse au milieu une pièce sombre, et l'image de la télévision devient inintelligible, seul le son permet d'interpréter l'information. De l'image de la télévision ne restent que des points lumineux changeant de couleurs au rythme d'une image que l'on ne peut voir, mais seulement interpréter.

Ce procédé de filtration de l'image télévisée se retrouve dans une autre de leur oeuvre "Conversation cathodique" (2006) située dans une chapelle. On retrouve un "télévitrail", un mur de quatre téléviseurs cachés par un moucharabieh aux motifs géométriques. Non seulement l'image est filtrée et incompréhensible, mais le son l'est aussi. Avec cette pièce Loriot et Mélia vont encore plus loin dans le détournement médiatique qu'avec "La télé de mes fesses".

Dans ces deux œuvres, la lumière est comme l'information, filtrée, et selon Loriot et Mélia, ce procédé montre "comment rendre votre télé regardable".



Brandon G. le 28/01/2017





Site de Loriot-Mélia: 

http://www.loriotmelia.com/

Sources:

http://www.loriotmelia.com/productions.pdf
http://www.loriotmelia.com/work8.html
http://www.loriotmelia.com/work6.html
http://www.angersmag.info/Loriot-et-Melia-font-entrer-la-lumiere-aux-Beaux-Arts_a1563.html
http://musees.angers.fr/expositions/archives/expositions-2011/musee-des-beaux-arts/index.html

Crédits photographiques:

La télé de mes fesses (2004) © Loriot & Mélia
Portrait de Loriot et Mélia:
http://img.over-blog-kiwi.com/300x300/0/36/96/19/201301/phpaEwOsI